La traditionnelle levée des couleurs a eu lieu le 1er janvier à 10h00 dans la cour d'honneur de la Représentation, sous la direction de l'Ambassadeur François Chihchung WU et en présence des membres du Bureau, de personnalités taïwanaises installées en France et d'étudiants.
Dans son discours, l'Ambassadeur a tout d'abord souligné que c'était la sixième fois qu'il présidait cette cérémonie depuis son entrée en fonctions à Paris en 2018 et qu'il était heureux de voir que tant la France que Taïwan avaient traversé la crise de la pandémie de COVID-19 sans trop grand dommage, et que la gestion de cette crise à Taïwan avait attiré les louanges du monde entier.
A une dizaine de jours de l'élection présidentielle, a-t-il dit, le Taïwan de 2024 ne ressemble plus au Taïwan de 2016 et, comme l'a dit la Présidente Tsai Ing-wen, si l'on s'interroge sur les mots-clé de ces huit dernières années dans le monde, le mot "Taïwan" y figure à coup sûr. Aujourd'hui le monde entier est attentif aux élections taïwanaises, qui témoignent de la capacité du pays à faire face avec courage à la stratégie chinoise de menaces. Le monde compte plus de 200 pays, et Taïwan en est la 21ème économie. Bien qu'il ne soit reconnu officiellement que par 13 Etats, l'existence de Taïwan est devenue un modèle grâce à la réussite de son développement économique, sa démocratie bienveillante, son système de soins que beaucoup envient, sa maîtrise de la fabrication des semi-conducteurs les plus avancés et sa contribution à la paix dans le monde et au développement durable.
L'Ambassadeur WU a poursuivi en remarquant que les pays avaient toujours leur propre intérêt à l'esprit dans leurs relations avec les autres Etats. Même un pays aussi puissant que les Etats-Unis, dans certains domaines, a besoin de la force conjointe d'une alliance, comme récemment la "Chip Alliance" créée avec Taïwan, le Japon, la Corée du Sud et les Pays-Bas pour que l'industrie des semi-conducteurs ne soit pas utilisée par la Chine pour menacer les démocraties. Et pour préserver la sécurité dans le détroit de Taïwan, nous devons coopérer avec d'autres pays alliés: les Etats-Unis ont adopté toutes sortes de mesures pour aider Taïwan à renforcer ses capacités militaires; la France, dans sa loi de programmation militaire de l'an dernier, a inclus pour la première fois le droit de circuler librement dans le détroit de Taïwan; et le Japon n'a de cesse de rappeler publiquement l'importance de la sécurité de Taïwan pour le monde entier. L'Ambassadeur a insisté sur le fait que, grâce à ces huit années de politique étrangère de la Présidente Tsai, tout le monde avait de plus en plus conscience de la menace que fait peser la Chine sur la paix à Taïwan et, avec une meilleure position de Taïwan sur le plan international, le pays n'en est que plus sûr. Comme l'a dit la Présidente Tsai, face à l'affrontement entre la démocratie et les régimes autoritaires, Taïwan n'a d'autre choix que de renforcer sa propre démocratie pour sauvegarder la paix.
Au cours des huit dernières années, le succès de Taïwan pour se faire connaître a été remarqué par la presse française. Taïwan se situe au sixième rang mondial de l'indice de compétitivité de l'IMD, son niveau le plus élevé depuis dix ans. Le taux moyen annuel de croissance économique à Taïwan, au cours des sept dernières années, se situe à 3,17%, ce qui est le meilleur chiffre de toute l'Asie de l'Est. Son PIB par habitant en parité de pouvoir d'achat est le deuxième au monde, et son PIB nominal dépasse celui de la Corée et s'approche de celui du Japon. De 2016 à aujourd'hui, le salaire mensuel de base à Taïwan est passé de 20 000 NTD à 27 500 NTD. Et la dette de l'Etat est passée de 33% du PIB en 2016 à 27,2% en 2023, à comparer avec les 243% du Japon, les 115% des Etats-Unis et les 110% de la France.
Tout le monde a dû remarquer que, quand nous disons que nous venons de Taïwan, les Français nous regardent d'un autre oeil, et que l'on ressent à la fois du soutien et des encouragements. Et il n'est pas rare que dans la rue, ou de la part d'un employé de librairie, d'un policier, d'un militaire, d'un employé de l'Assemblée nationale, d'un chauffeur de taxi, d'un client d'une boutique, on nous dise: "Courage Taïwan, il faut résister!", ce qui montre que le soutien à Taïwan s'est répandu dans toute la société française. Et dans le milieu politique, après les élections sénatoriales et le renouvellement des groupes d'amitié avec différents pays étrangers, le groupe d'amitié France-Taïwan du Sénat compte maintenant 54 membres, un chiffre jamais atteint qui montre bien le large consensus qui existe autour du soutien à Taïwan.
Pour finir, l'Ambassadeur WU a évoqué les Jeux Olympiques qui se tiendront cet été à Paris et qui attireront de nombreux Taïwanais et feront de la France à nouveau un sujet d'attention à Taïwan. Nous souhaitons un grand succès à ces Jeux, espérons que les athlètes taïwanais obtiendront un nombre de médailles record, et que les relations entre Taïwan et la France en sortiront encore plus étroites et plus fortes.